CHAPTER ONE : je suis née grâce à ma mère & mon père, mais pas seulement.

Je ne suis pas née un jour ensoleillé sur une plage de cocotier. Je ne suis pas née non plus à l'hôpital de Buenos Air. Je pense que ma mère était soit légèrement atteinte, soit fière de ses propres valeurs et de son attachement à la simplicité, à la nature. C'est donc dans notre maison que je suis née. Mon père n'étais pas là, bien trop pris par son travail. Celle qui fut le soutient de ma mère et également sage-femme d'un soir fut ma tante. Amelia. Si j'insiste sur elle, c'est pare que ce soir-là elle a fait preuve d'un tel courage qu'aujourd'hui encore je la vénère. Grâce à elle je suis née et ma mère n'est pas morte. Maman avait commencer une hémorragie interne car elle était en travail depuis un long moment déjà. Le diplôme d'aide soignante de ma tante a été honoré ce soir-là. Je le redis, c'est grâce à Amelia que je suis là et que ma mère a pu vivre si longtemps.
J'ai grandis simplement, sans artifice ni privilège. Une école public, des amis modeste, une éducation stricte mais juste, je n'ai rien à redire en ce qui concerne ma jeunesse. J'ai pu m'épanouir autant que je le pouvais et surtout à l'échelle de nos moyens financiers. Toute jeune je commençait la danse pour ne plus m'arrêtait. La danse classique était mon exutoire ma façon de me libérer, de pouvoir m'exprimer par le langage de mon corps. J'avais deux soeurs plus jeune que moi et une soeur plus âgées. Nous étions très proches l'une des autres, de vraies siamoiss. On partageait pratiquement tout. J'étais très protectrice d'elles et je le suis encore, car je suis de loin celle qui a le caractère le plus trempé. Mon père n'était pas présent et ma mère bien trop occupée à travailler. J'avais franchement peu d'amie car j'étais une peste étant jeune : trop directe et presque méchante avec les autres. Je ne sais pas pourquoi, surement parce que je me sentais différente des autres. Mes soeurs me suffisaient... Sa m'a permit de pouvoir développer mon expression artistique, car au lieu de m'amuser avec des enfants de mon âge, mes pairs, j'allais répéter.
Un matin, un monsieur en uniforme est venu à la maison, et ma mère a pleuré. Moi aussi, mais uniquement parce quand ma mère pleurait, j'avais mal au coeur et je l'imitais très rapidement. Pourtant, à ce moment-là, je ne comprenais rien à la situation. Puis les jours d'après, Papa n'appela pas à la maison et je compris alors qu'il ne le fera plus. Je devins encore plus distante des autres, et je me renferma sur moi-même, même avec mes soeurs durant une courte période je ne parlais plus, ou peu. Ce ne fut qu'au lycée que je compris enfin cette triste réalité : Les gens partent, nous abandonnent, mais c'est ainsi que la vie file. On se retrouve seul des dizaines de fois dans une vie, le tout est de l'accepter et d'arrêter de prendre les autres comme prisonniers de choses ou d’évènements dont ils sont extérieurs. Et depuis ce jour-là, ma socialisation seconde put enfin débuter, avec de nombreuses années de retard.


CHAPTER TWO : La vie est faite de petits riens qui s'accumulent à force de temps et de l’énergie qu'on y dispose.

Je me rappelle de ce lycée qui a permit de me construire autant que me déconstruire. J'ai eu de la chance quand j'y repense : c'était peut-être un lycée public, mais il nous proposait de nombreuses perspectives d'avenir. Je continuais la danse en activité extra-scolaire, mais au lycée je m'étais inscrite en section art scénique. Ce fut là que je découvrit ma deuxième grande passion : jouer. Interpréter un autre que je ne suis pas. C'est plaisant de pouvoir faire semblant, puis rentrer à la maison en étant nous-même. Certains considèrent ça comme étant d'une grande hypocrisie. Je n'y crois rien : c'est un Art. En deuxième année, j'eut la chance de pouvoir visiter un des pays qui m'intriguait sincèrement : les Etats-Unis. Pays où tout est grand, pays où tout rêve peut devenir vraie. All dreams come true. Je me souviens cette affiche à l'entrée de la ville sublime de Los Angeles. Le rêve américain était donc réel ? On pouvait sincèrement mettre en avant toutes nos capacités, nos forces pour se construire comme on le désirait ? Je peut-être naïve, mais je ne pense pas que ce soit aussi simple. Seulement, je dis avouer que les opportunités sont multiples là-bas, la culture de la persévérance y est cultivé par champs de milliers d'hectares. Je suis rentré de ce pays en ayant comme seul objectif y retourner, faire une grande carrière d'actrice et me réaliser, m'accomplir, et ainsi être fière de moi. J'avais promis à mon père de toujours aller au bout des choses, et je ne comptais pas abandonner.
Ma mère était devenue l'ombre d'elle-même et au fil du temps rien ne s'arrangeait. Déjà trois ans que papa était mort, elle ne semblait pas vouloir avancer. Je sais qu'il aurait été triste et vraiment abattu de la voir ainsi mais peut importe, il n'aurait rien pu faire. Et moi non plus d'ailleurs, je me sentais comme impuissante. Moi qui était persévérante, je ne savais pas comment la sortir de cette descente. Je rentrais tard le soir, après le travail que je débutait une heure après le lycée. J'étais vendeuse au starbuck du coin, et heureusement je ne finissait pas trop tard. Et à chaqe fois c'était le même rituel : me faire à manger, éteindre la télé de ma mère, la border, manger avec mes soeurs, faire mes devoirs - j'étais studieuse ou du moins j'essayais de l'être - discuter avec mes soeurs, fumer avec ma grande soeur, téléphoner à mes deux meilleures amies pour se raconter les gossips, les " j'ai vu Sean au Starbucks ce soir " ou les " On va au cinéma samedi soir, y'aura Matt " . Oui j'étais une fille de mon âge qui se respectais. J'avais eu quelques petits copains, mais rien de sérieux. Je me couchais tous les soirs après minuit et je m levais tout les matin à 6h. La journée recommençait et tout se répétait. Je n'avais confiance qu'en mes deux copines, et même si je discutais facilement avec les autres, je restais toujours très mystérieuse. Les gens me craignait et les garçons n'osaient pas trop venir m'aborder. Les seuls qui s'y sont risqués ont malheureusement duré peu de temps dans ma vie. C'est qu'ils ne me méritaient pas. Oui, je suis fière de moi et je sais ce que je vaux, le problème c'est que j'ai l'habitude de trop en faire. Superficielle ? Légèrement. Narcissique ? Pas mal. J'ai tellement peu confiance aux autres, que j'ai confiance en moi. Mes deux copines sont pareilles, vous savez ce qu'on dit : qui se ressemblent s'assemblent.


CHAPTER THREE : Un rêve devient réalité uniquement lorsqu'on veut qu'il le devienne. A valoir pour les hommes aussi.

Le lycée était finis, j'avais eu mon SAT brillamment et je voulais qu'une seule chose, faire mon cursus universitaire dans une école d'art. J'avais envoyé mon dossier un mois auparavant, nous étions en été, il était 8h du matin, la veille j'avais dansé à mon ballet et je buvais mon café froid dans la cuisine de mon appartement pris en colocation à Buenos Aires, en plein centre ville. J'avais une lettre devant moi, posé sur la table, l'appartement était silencieux, mise à part le bruit de fond de la télé et les vibrations de mon téléphone cognant sur la table. « Oui Ana, j'ai pas encore ouvert la lettre. Dis à maman que je vous appelle dès que j''ai osé l'ouvrir. Passe le bonjour à Stella et Maia. Je t'aime. » Je tremblais légèrement, c'était ridicule. Le cachet de poste désignait l'adresse de l'école des Arts Dramatiques de Buenos Aires. J'approchais ma main de cette lettre marron et inspira profondément. Allez, c'est mon plus grand rêve, faisons donc face à ce que je vaux. Quelques secondes après, je sautillais dans ma cuisine, réveillant mes deux coloc. Quand on veut, on peut.
J'avais réussi ce que je voulais faire de ma vie, et cela faisait trois ans que j'étais étudiante dans cette école. J'avais eu quelques petits rôles secondaires dans des séries connues et d'autres moins, j'avais fait deux publicités nationales et je continuais de danser régulièrement. Ma vie était belle, je m'amusais à être moi. Le weekend, rare était les fois où je restais cloîtrée chez moi. Et pour vous avouez, je me réveillais souvent dans les bras d'un homme que je n'avais rencontré que la veille. C'était bien sûr avant que je le rencontre ... Avant qu'il ne me bouleverse.


CHAPTER FOUR : Il est tout ce dont j'ai toujours voulu...

Il, c'est Jack. Jack McAlister. Il m'a prouvé une chose : je ne peux prévoir tout dans mon existence, se laisser aller est parfois une preuve de maturité. Je me rappelle avoir eu l'envie folle de sortir un soir de semaine et que, malgré les cours du lendemain, j'avais traîné mes deux copines dans ce bar branché du centre ville de BA. J'avais ouvert la porte, commander ma vodka violette parce que j'adorais ça, j'avais ôté mon trench et dévoilé un peu plus de mon corps et j'avais commencé à me mettre dans l'ambiance. Nous avions demandé au DJ de passer une chanson que nous adorions et nous avions commencé à faire une démonstration de kuduro en rythme, explosant de rire à chaque pas. Quelques verres après, je le remarqua enin. Pourquoi ne l'avais-je pas vu plus tôt ? Il venait sûrement d'arriver. A la seconde où je croisa non pas son regard, mais son visage, je compris immédiatement la raison de ma réticence à vouloir me poser avec mes anciens compagnons. Ce n'étais pas tant moi le problème, mais plutôt le prétendant. Je venais enfin de trouver celui qui bouleverserait toutes mes barrières de sécurité en un souffle. Nos regards se sont salué et mon petit air malicieux a prit le dessus. Et mon assurance aussi : je traversa la pièce pour le rejoindre, son sourire me faisant comprendre que c'était la seule chose qu'il espérait de la soirée. « Bonjour ... » Suite à ce bonjour, tout s'accéléra. Nous avions passé la soirée à discuter, allant de bar en bar pour ne pas avoir à rentrer. Il m'avait donné son numéro et ce ne fut qu'une semaine après que je le rappela. Une longue attente, mais suite à celle-ci, il n'y en eut plus. Nous nous étions embarqué dans une spirale impossible à contrôler, j'étais folle d'amour pour cet homme qui remplissait tous mes critères. Son visage était de ceux que je n'oublierais jamais. Ses yeux me transperçaient à chaque fois, je me sentais en sécurité avec lui, je savais qu'il m'apporterait bien plus que tout ce que j'aurais pu seulement imaginer ou bien même rêver. Notre histoire fut le début d'un beau et passionné amour. J'ai évolué avec lui à tel point que mes soeurs me disent ne plus me reconnaître. Je lui serais à jamais reconnaissante. Et je pense que j'ai à ma manière contribué à son bonheur et son bien être. J'adorais nos petits matins où nous revisitions le monde et ou bien sûr nous faisions l'amour jusqu'à ce que la faim nous appelle.
Je pense que sa personnalité m'a touché en plein coeur. Je suis sensible à ce genre de mystère, de torture intérieur, et je dois avouer que j'aurais aimé qu'il m'ouvre les portes de sa vie entièrement. Mais j'ai toujours su qu'il y avait une certaine limite que je ne devais pas franchir. Pourtant, ma bonne humeur a toujours était la clef pour rentrer en lui et essayer de le comprendre. Je savais que si je lui redonnais le sourire, il se lâcherait de jour en jour. Et c'est ce qui se passa puisqu'il me demanda en mariage un soir d'hiver. Le plus beau jour de ma vie et de loin. Je me souviens avoir pleuré, je me souviens avoir pensé à mon père, il aurait été si fière, Jack était l'homme parfait et je savais que je serais heureuse avec lui. J'écrivais le scénario de ma vie parfaite avec nous deux en tant que les protagonistes de ce rêve éveillé. Cependant, il y a souvent des éléments extérieurs qui font en sorte que le film n'arrive pas au bout. Mes soeurs m'avaient pourtant prévenue. Mais pardonnez-moi d'avoir cru en l'amour, l'unique fois où j'autorisais mon coeur à s'ouvrir entièrement... Et maintenant, ce n'est plus mon coeur qui offre. Mais ma Haine qui parle.


CHAPTER FIVE : Mais ça ne suffit pas pour me mériter. Je t'Aime comme je te Hais.

Je suis Madame McAlister. Que ce soit clair entre nous, je suis sa femme. Et aucune femme n'accepte d'être trompé. Aucune femme n'accepte de voir son mari s'éloigner pour rejoindre les bras d'une autre. Et je suis de celle qui ne pardonne rien. J'ai compris à force de petit détail qu'il en voyait une autre. Avec l'aide de mes soeurs, nous avons vite confirmé mes paranoïas et c'est à partir de là que les drames ont commençaient. Qu'il ne fasse plus l'amour avec moi, très bien. Mais qu'il le fasse avec une de ses étudiantes : JAMAIS. Avec aucune autre d'ailleurs, ma possessivité n'a de telle que ma colère. Je considère lui avoir tout donné de moi, nous étions heureux, jeune couple qui savait ce qu'il voulait, je continuais ma dernière année en vue d'obtenir mon diplôme, tout allait bien. Et il a fallut qu'il s'entiche de cette garce sans aucun charme. Oui, je suis jalouse mais qui ne le serait pas. Je lui ai donné une chance de m'expliquer. Et je ne saisirait jamais pourquoi il ne l'a pas saisi. J'ai été jusqu'à le suivre du lycée à chez elle, et croyez moi, l'envie m'est venu des dizaines de fois d'entrer et de la mettre à terre. Mais je dois être plus maligne. Un matin alors qu'il avait découché pour b*iser cette cruche, il m'a balançait au visage les papiers du divorce. Je ne lui ai répondu qu'une phrase : « Jamais de la vie je ne signerais ces papiers. Tu es à moi Jack. » Bien sûr, notre amour s'est envolé peu à peu, bien que je sais qu'il m'aime quand même. Je le ressent. J'ai pris peur et j'ai quitté l'appartement qu'on avait pour me réfugier à l'hôtel, puis chez mes soeurs. Je ne peux pas me résoudre à le quitter et le laisser partir. M'abandonner ? Il veut m'abandonner ? Je jure devant nous que je ne laisserais jamais me quitter. J'ai prévu une toute autre fin, croyez moi...